Redemptor Hominis

La Toussaint

TOUSSAINT FETE CHRETIENNE ?

du

Père Denis Broussat

 

Le 1er novembre, l’Église catholique fête la Toussaint. Fête de tous les saints. La sainteté est le signe de l’œuvre de l’Esprit « Saint » dans une vie humaine. Est saint celui qui rayonne de la vie de Dieu par tout son être. Il s’agit pour tout chrétien de prendre l’Évangile au sérieux jusque dans les plus humbles gestes de sa vie quotidienne. L’Église catholique professe qu’à la fin de leur vie terrestre, ces êtres lumineux que sont les saints, goûtent pleinement à l’intimité de Dieu. Ils n’en demeurent pas moins solidaires de notre humanité terrestre ; celui qui s’adresse à un saint dans la prière, demande à ce grand frère ou à cette grande sœur sur les chemins de l’Évangile, de l’aider à mieux aimer son Père du ciel et ses frères humains.

 

Halloween ???:

 

En ces premiers jours de novembre, nos plus jeunes sont également plongés depuis quelques années dans le folklore entourant l’antique fête celte d’Halloween. Depuis quelques années, les enfants du quartier se déguisent en zombies sanguinolents ou en super-héros, pour venir braquer de braves personnes sensées répondre à la menace par un sourire. Une fête qui envahit les supermarchés et parasite la créativité des fleuristes, réduits malgré eux à étaler le mauvais goût de l’orange-noir via de bien fantomatiques chrysanthèmes ou des potirons détournés de leur usage alimentaire.

 

 

1- Pourquoi boycotter Halloween ?

 

  • Parce que les jeunes générations oublient la Toussaint.

Si, au départ, All Hallow Even signifie littéralement le soir de tous les saints du paradis, c’est-à-dire la veille de la Toussaint, nul besoin d’une thèse pour démontrer qu’aucun enfant frappant à votre porte ne sera au courant. L’année dernière, un jeune m’a appris que « les écoles étaient en congé parce que c’était Halloween ». Nos calendriers deviennent des fourre-tout qui méprisent notre histoire !

  • Parce que c’est une fête religieuse imposée à une société de plus en plus invitée à taire ses convictions.

Alors que de plus en plus d’écoles, d’associations, de mouvements ou d’actions souhaitent effacer l’identité historiquement catholique de leur quotidien, voici qu’un Halloween s’impose, dans les écoles comme les maisons de quartier, véhicule de nos craintes et doutes sur l’après-vie. Dans une société de plus en plus laïque, nous voici plongés de force dans un bain de croyances aussi disparates qu’ostentatoires ; bizarre, et totalement incohérent !

  • Parce que son sens n’est pas vraiment positif.

 

2- Rappelons tout de même les origines de la fête :

Samhain, prince de la mort, est fêté et acclamé le 1er novembre dans toute la Gaule celtique. Sacrifices druidiques et autres cérémonies sont orchestrées chaque année, pour calmer son courroux et voir le roi Lugh, lumineux, reprendre le dessus. Une nouvelle année celtique bien européenne, mais pas très réjouissante. Si le christianisme a englobé toute une série de fêtes et de symboles païens, ceux-ci ont toujours été assimilés, et ‘retravaillés’ dans une optique de foi. Avec Halloween, nous voici face à des crédos oubliés, des images vides de sens, des exutoires mal définis. Lorsque les chrétiens parlent d’un Christ en croix, c’est pour mieux faire comprendre l’ampleur du mystère du Ressuscité. Mais, lorsque Halloween, nous parle de la mort, ce n’est plus comme d’un moyen, mais comme d’un certain but dont il faudrait se satisfaire.

 

  • Parce que je n’aime pas que les enfants me menacent !

Pour tous ceux qui célèbrent Halloween à l’américaine, la formule du ‘Trick or Treat’ est obligatoire. Sauf que forcer une personne à vider son armoire à bonbons, quitte à le menacer d’une malédiction, ça ne fait pas rire ! Les bonnes volontés nous répondront qu’il ne s’agit que d’un jeu ; oui, mais d’un jeu qui autorise les enfants à menacer, à faire peur, à user d’une autorité qui ne leur appartient pas.

 

  • Parce que le plus grand danger de cette ‘fête’ réside dans sa banalisation.

 

Halloween n’est pas une fête ; elle n’est pas reconnue comme telle par l’Etat ni par l’Eglise ! Elle ne semble être qu’un prétexte douteux pour profiter du congé de la Toussaint de manière plus amusante. Sauf qu’il y a un temps pour tout. Et que la Toussaint et le Jour des morts peuvent être des moyens d’apprivoiser cette transition qu’est la mort, sans la banaliser ni en rire comme le promeut Halloween. Notre foi nous invite à nous positionner par-delà cette mort, mais nous apprend aussi à respecter nos défunts. Nos enfants n’ont guère besoin qu’une fête chrétienne soit tournée en dérision ou transformée en machine à superstitions pour qu’ils puissent ‘exorciser’ leurs peurs ou expérimenter de nouvelles formes de liberté. Pas besoin de fêtes particulières pour cela ; la vie s’en chargera !

 

Parler de la mort n’est pas chose facile. A côté de son aspect commercial, l’engouement pour Halloween semble vouloir aider nos enfants à apprivoiser pareille peur. Il ne faudrait cependant pas que Jack la citrouille efface de la mémoire des générations montantes le visage des saints et le souvenir des défunts. La fête de la Toussaint et le jour de prière pour les défunts ont pour ces adultes en devenir une grande valeur pédagogique : ces journées leur enseignent tout d’abord qu’ils sont mortels et leur rappelle ensuite que vous et moi – du plus petit au plus âgé – est appelé à devenir un saint… à sa manière.

 

P.S : pour réagir, pour poser des questions, contacter le P Denis : lgndl@free.fr Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

 

 



26/10/2010
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour