Redemptor Hominis

De la réforme des retraites ... et de la politique sociale en général

De la réforme des retraites en particulier…Et de le politique sociale en général…

 

@

La réforme des retraites était nécessaire. Il fallait l’entreprendre dès le second choc pétrolier en 1978. Les émeutes de Téhéran en septembre 1978, suivies de la sinistre révolution islamiste furent la cause du second choc pétrolier@et aggravé par le conflit irano-irakien déclenché en septembre 1980.

Les conséquences de la hausse brutale et excessive des énergies fossiles annonçaient un bouleversement économique et industriel@qui devait logiquement alerter les pays industriels. Une telle alerte aurait exigé des réactions prioritaires, mais notre élite, dès cette époque, manqua singulièrement de vision et de courage@:

 

La première priorité eût été que les puissances industrielles s’entendissent sur un socle commun afin de renforcer la régulation des marchés financiers. Il fallait empêcher à ce qu’ils n’interférassent pas avec les acteurs de la production ; il n’en fut rien@! Bien au contraire, on assista à sa dérégulation pour aboutir à la crise que nous venons de vivre. Une dérégulation qui se fit également dans le mépris des pays en voie de développement alors qu’on les exploitait sans vergogne.

 

La seconde eût été de mettre à plat, surtout pour la France, toutes les aides sociales en incluant les régimes des retraites de telle manière que toutes ces aides devinssent des moteurs de la vie économique et non pas des aides passives, d’assistanat.

Il eût fallu également réduire de manière drastique la masse excessive et pléthorique des fonctionnaires avec un meilleur ciblage dans le recrutement qui devrait normalement se faire dans l’optique économique@; car à l’évidence, la fonction publique est un investissement et non pas une fuite en avant.

 

La troisième eût été d’amener les syndicats à une réforme qui les fasse sortir de la pensée idéologique, c’était possible. La CFDT s’y employait tandis que les autres s’enferraient à réclamer des augmentations de salaires et de multiples avantages sans jamais qu’ils s’enquissent des conséquences sur l’avenir. A cette incapacité, il s’est ajouté une attitude gouvernementale totalement inconnue en France@depuis 1945@: le gouvernement socialiste a corrompu le dialogue social en imposant ses «@conceptions@», sorties tout droit des hauts fonctionnaires qui n’avaient guère tenu une pelle en mains@; la majorité d’alors imposa ses vues par décret sans consulter les syndicats, et cette situation perdure. A la décharge de ce gouvernement qui, paradoxalement, souhaite le rétablissement d’un vrai dialogue et mais il n’y parvient pas à cause des ronds de cuir syndiqués…

Je ne peux passer sous silence le comportement du syndicat patronal qui n’eût peut-être pas l’attitude adéquate pour faciliter le renouvèlement du dialogue social. On l’a senti et on le sent encore aujourd’hui, très éloigné des employés (les suicides chez Orange), incapable de voir leurs collaborateurs dans l’intégralité de leur humanité (c’est surtout vrai pour les sociétés anonymes). Le renforcement de la régulation des marchés financiers eût permis de restreindre le pouvoir dictatorial des sociétés de pensions et des banques@; celles-ci se sont imposées au monde industriel sans aucune expérience. Elles ont perverti les activités de production et le travail en les soumettant à la seule exigence du profit maximal. Les outils et les acteurs de production sont des jouets de l’idéologie consumériste et du bénéfice le plus large. Il est déplorable que le patronat ne parvienne pas à se défendre de ces acteurs financiers immoraux@; il faut revenir d’urgence à une régulation très ferme de ces marchés sur le plan international. Le pire de la mondialisation serait qu’elle perde ses espérances dont elle est porteuse à cause d’un mondialisme, idéologie immonde.

 

La quatrième eût été d’inaugurer une véritable politique familiale ce qui, depuis la fin de la Seconde guerre Mondiale, n’a jamais été fait. On nous rétorquera qu’il n’a pas manqué d’allocations et autres aides, oui bien sûr@; mais je pense ne pas passer pour un intégriste en affirmant qu’aucune allocation ne remplacera un corps de lois soutenant la famille et la vie de sa conception à sa fin naturelle. Je maintiens qu’il reviendrait moins chère à la communauté nationale de donner un salaire équivalant au SMIC à l’un des parents qui resterait à la maison que de construire des centres de rééducation sociale, de multiplier les lois répressives sans aucun résultat probant.

Il faut revaloriser la vie, la famille, l’enfant, le travail@; il appartient aux parents géniteurs, puis à la famille élargie d’élever les enfants et aux instances publiques de pourvoir à la formation de l’intelligence ainsi qu’à l’accession à un métier. De tous les investissements, le meilleur est celui qui consolide le fondement naturel et légitime de la société, la famille, l’éducation, la formation et pour cela, il faut du bon sens, du courage politique et moral et un sens de l’homme intégral délivré de tout carcan idéologique.

Il y a pour certains d’autres priorités, l’environnement par exemple, mais celle-ci est intimement liée à l’homme dans toute son intégralité personnelle et en tant que membre actif de sa société. Elle est secondaire.

 

Qu’en est-il aujourd’hui de toutes ces priorités@? Elles restent d’une cruelle actualité et elles n’ont pour le moment aucune réalisation concrète@?

 

Mais, contre toute attente, il n’y eut en France aucune politique de prévoyance, aucune projection d’avenir, et bien plus grave, l’élection de Mitterrand imposa des réformes de «@justice sociale@!@» qui pour nos enfants sont autant d’injustices que d’irresponsabilités. Trois réformes alléchantes, mais fatales@illustrent mon propos@: les 39 heures, la retraite à 60 ans et le coup de grâce avec les 35 heures, couronnement imbécile pour une gauche incapable d’envisager l’avenir... ce qu’elle vient de confirmer.

 

Mais ces lois ne sont pas venues du seul discours dogmatique@de la Gauche ; elles ont été le reflet d’une utopie qui consistait à transformer la culture du travail comme une nécessité relative et aliénante, au point qu’on vit émerger un sentiment de culpabilité, un peu comme s’il était de la responsabilité de la société de devoir encore travailler. Des syndicalistes comme Marc Blondel, franc-maçon et des intellectuels nourris au sein de l’existentialisme et autres avatars soixante-huitards y ont largement contribué. Mais que dire aussi des intellectuels de droite, où étaient-ils@? Et, on en arrive aujourd’hui à ce que, d’une manière générale, ont se croit légitime à travailler le moins possible tout en gagnant le plus possible. Nous sommes dans le royaume du roi Ubu sans caleçon et en chaussettes trouées.

 

L’action syndicale au sujet de la réforme des retraites est tout à la fois, pour les responsables d’une incroyable supercherie, un mensonge qui se retournera contre eux.

Il aurait été bien plus juste de pénaliser la génération qui a voulu la révolte illégitime de Mai 68, car aujourd’hui elle est si enfermée dans ses acquis qu’elle ne sait pas définir l’avenir pour ses descendants à qui elle fait porter ses errances et ses égoïsmes au nom d’un chantage moral qu’on appelle la solidarité. Ces générations maudites ont agi en d’effroyables prédateurs.

Et depuis quand, la solidarité devrait-elle être portée par les générations de nos enfants sur trois générations@?

On peut vraiment dire d’elles - générations de Mai 68 - qu’elles sont bien les initiatrices de la culture de mort, non pas seulement à cause de l’avortement, mais parce qu’elles se sont interdites à tout espoir et espérance@; son seul slogan est@: «@jouir@! jouir@! jouir@!@» Elles ont réalisé leur programme sans aucun souci sincère pour le demain et le surlendemain de ses enfants et petits-enfants. Une génération stérile, filles de Saturne, dévoreuses de ses propres enfants et dont les visages n’expriment aucune joie de vivre.

 

Certes, il fallait que nos sociétés trouvassent un équilibre entre la religion du travail dans laquelle furent élevés nos arrière-grands-parents et grands-parents, et cette idéologie imposée par ces générations infâmes. Car le mensonge consistant à faire croire que le travail est une malédiction a un cadre idéologique plus général@: l’humanisme athée, hédoniste et eugénique. Idéologie qui tend à la réduction de la grandeur de l’homme et à sa compréhension. Ces pseudos bonnes volontés ont fondé et délimité progressivement, et avec un aveuglement stupéfiant, leur propre enfer.

Le travail est l’une des clefs majeures qui contribuent à sauvegarder la dignité de la personne et donc à préserver les mécanismes de sa liberté de conscience.

Parallèlement à cette mutation dangereuse, s’élevait une phénoménologie sociale nouvelle@: le consumérisme@! où la nécessité des achats n’est plus en rapports avec les besoins naturels, légitimes, mais elle est le résultat amer d’une puissance d’appétences désordonnées si forte qu’elle inféode le client en consommateur absolutiste d’une production de plus en plus illégitime… Nous sommes toujours et plus que jamais dans l’ordre de la quantité au dépends de la qualité. Et tout ceci se fait dans une inconscience routinière et dont la puissance d’aliénation est encore à découvrir.

 

L’Occident libéral s’est débarrassé du capitalisme étatique pour la dictature d’un néo-libéralisme bien plus inhumain qu’il n’y semble@; en bien des comportements, il rejoint le capitalisme du XIXe siècle@; on licencie pour faire plus de bénéfices, la rentabilité immédiate a effacé l’enrichissement par le travail. L’employé n’est plus une personne, c’est un élément quasi non identifié, jetable parmi les facteurs multiples de l’enrichissement@; il fait parti anonymement du matériau…

 

La bataille syndicale contre la réforme des retraites, arc-boutée sur le refus de l’allongement de la durée du travail, cache une faiblesse psychologique liée à une catastrophe dans le droit social dont on ne mesure pas encore toute l’amplitude@; il s’agit de la loi scélérate du travail dominical.

 

Une personnalité politique, dont je ne partage pas les choix idéologiques, a dit quelque chose de juste quant à l’impression générale donnée par les syndicats@: «@ils sont complices avec le gouvernement…@» (Marine Le Pen) La manière dont les responsables syndicaux se sont comportés à cette occasion peut amener ce constat, mis à part M. François Chérèque qui semble avoir fait ce qu’il a pu. Ce projet de loi, toutefois, avait été annoncé dans le programme du candidat Sarkozy, comment les syndicats peuvent-ils expliquer qu’ils n’y aient pas eu une démarche commune pour empêcher la réalisation de cette loi@insalubre ? Qu’il n’y ait eu aucune opposition forte@? On est en droit d’exiger des explications. L’opposition à ce projet aurait mérité bien plus d’énergie revendicatrice que la réforme des retraites qui, en bien des points apparaît déjà comme un misérable cache misère syndicale.

La loi autorisant le travail dominical, et quelles que soient le pseudo cadre protecteur, porte atteinte au fondement du droit social, elle le saborde.@Le repos dominical est une invention chrétienne qui remplace le shabbat hébreu@; mais cette invention n’est pas seulement de la seule exigence religieuse, elle s’inscrit de pleins pieds dans le droit moral naturel.

La signification du repos dominical, c’est aussi de remettre l’homme à sa place, au sommet de la création et à qui le travail doit en absolue priorité profiter. D’autre part cette loi qui ne se justifiait pas produit des injustices bien douloureuses et des abus de la part de l’employeur@: «@Je veux bien vous recruter, mais vous devez travailler au moins un dimanche voir trois dimanches de suite.@»

Cette loi est donc une attaque supplémentaire contre la famille, remet en cause les fondements du droit à la santé, mais surtout elle sape moralement et spirituellement la quasi totalité des légitimes revendications sociales. S’il y a bien une loi qui témoigne de l’inintelligence de ce gouvernement qu’il a de l’homme, c’est bien elle. Si le Président Sarkozy devait être réélu, il s’agirait alors d’une réélection par défaut, la pire des configurations pour gouverner la France, comme ce fut le cas pour le second mandat de Jacques Chirac.

 

Mais à quand un homme politique qui endossera l’histoire de mon peuple et comprendre son âme ?

 

Je ne peux que m’insurger contre l’attitude irresponsable de la Gauche qui est allée jusqu’à faire appel aux jeunes lycéens contre la réforme des retraites@; quelle honteuse manipulation@! Mme Royale devrait-être exclue de la vie politique, ce n’est pas une erreur, c’est une faute morale.

 

Nous le voyons bien@; la praxis républicaine de gouvernement en France reste un corps étranger et malade. Il conviendrait d’initier une réflexion profonde pour que, tout en sauvegardant les fondements démocratiques, on refonde un mode de gouvernement qui soit mieux adapter à notre patrie, aux espoirs du peuple@; qu’on se souvienne que la naissance de la France est antérieure à 1789.

 

Mais qui nous sortira de cette médiocrité@? Et vous mes frères et sœurs chrétiens où êtes-vous@?...

 

 

 

 

 



09/11/2010
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour