Redemptor Hominis

1° livret : Genèse, chapitre premier

Premier Livret : la Genèse

 

 

Jean-Louis Sénatus

 

 

Introduction Générale :

Ouvrir  la Bible pour un chrétien n’est pas un geste anodin, ni ordinaire. Ouvrir le Livre Saint c’est aller à la rencontre de Dieu, pas seulement un pur Esprit, mais essentiellement une Personne. Dieu est non pas une personne, mais la Personne qui se découvre, qui se révèle si véridiquement qu’on comprend que ce n’est plus soi qui va vers cette Personne, mais que c’est Elle qui vient à soi. C’est si vrai que tout l’Ancien Testament n’est que l’Annonce de cette Incarnation de ce Dieu qui, avant que toute chose et que toute vie soient, décida que la finalité de la Création serait l’homme et son couronnement serait qu’Il assumerait cette nature humaine en se faisant Homme avec les hommes, en vivant au milieu d’eux.

Ouvrir le Livre Saint, c’est entreprendre une aventure intérieure qui me prend tel que je suis pour aboutir à mon accomplissement qui n’est rien de moins que de devenir semblable à la Personne vers qui je vais afin que je puisse la contempler sans mourir.

Je ne vous invite pas à une lecture scientifique, non par un quelconque dédain, car il importe certainement de se laisser éclairer par la science exégétique et par la critique historique de l’Ecriture…

Mais aussi important que soient ces sciences, elles le sont moins que de se laisser habiter par la Parole de Dieu… Cette Parole, ce Verbe qui, en se révélant par une progression toute pédagogique, révèle symbiotiquement l’homme à lui-même. Car l’homme ne se connaît jamais aussi bien que dans la découverte qu’il entreprend de Dieu, en se laissant illuminer par cette Présence signifiée par la Parole qui se révèle dans le Livre Saint des Ancien et Nouveau Testaments.

Mon propos n’est pas d’inventer une nouvelle théologie, ni une nouvelle exégèse, mais bien de me servir du Magistère pour m’assurer que ma démarche, ma queste ne vous égare pas et qu’elle vous aide.

Vous devez comprendre que l’Ancien Testament s’accomplit dans le N.T. ; j’associerai les passages du N.T. à l’A.T., d’autant plus que la vie intérieure nécessite une unité conceptuelle, structurelle pour pouvoir répondre à la grâce divine en vue de réaliser dès ici bas, la vie d’union avec Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai Homme.

La démarche que j’entreprends a pour but de vous rendre à l’intimité de Dieu par l’intimité de l’Ecriture Sainte sans négliger l’intimité sacramentelle ni celle de l’orante, c’est-à-dire la vie de prière.

Certes, j’aborderai des questions premières sur certaines causes secondes telles que l’origine de la Création, l’homme, la liberté, la chute originelle, le mal, car il me semble nécessaire de nous délivrer radicalement de toutes les infestations idéologiques qui, depuis l’hérésie de la Réforme gênent la réception intégrale de la Révélation et portent atteinte aux vertus théologales : la foi, l’espérance et la charité.

J’entends encore les paroles compassionnelles de Jean-Paul II lors de son discours inaugurant son pontificat : « N’ayez pas peur du Christ… » Quel cri d’amour et d’espérance ! Ce grand pape nous rappelait la nécessité d’établir avec Jésus une relation personnelle et intime, condition impérative pour entrer dans la contemplation de la Sainte Trinité, dans la vie béatifique.

Vous découvrirez un aspect rarement mis en valeur du plan de Dieu sur l’homme, car il ne suffit pas de ne pas pécher, encore faut-il vouloir aimer son prochain et Dieu comme Dieu le demande et à l’exemple de son Fils Jésus. Cet aspect n’est rien de moins que l’établissement d’une relation d’amitié entre le Dieu Incarné et le baptisé. Il est tout à fait juste de dire que Dieu Trine veut que chacun de nous devienne un ami personnel.

Mais nous n’avancerons pas dans cette queste sans passer par Marie L’Immaculée, car ainsi la voulu son Fils et son Dieu à l’aurore de tout : « Femme voici ton fils ; fils voici ta mère. […] Faites tout ce qu’il vous dira… »

 

Introduction au livre de la Genèse :

 

Qu’est-ce que Dieu ? c’est la question que se pose tout jeune converti, et c’est aussi cette même question que se posa saint Thomas d’Aquin durant toute sa vie, comme s’il n’avait jamais cessé d’être un jeune converti.

On ne peut définir Dieu, car on ne peut définir ce qui échappe à notre entendement naturel, ce qui nous est infiniment supérieur même si, comme Aristote, on pressent sa Présence. Dieu ne se définit pas, Il se révèle ; sans cette démarche humble de Dieu qui consiste à venir vers l’homme, il serait impossible de Le connaître et on en serait encore à essayer de le définir… C’est pourquoi les idéologues athées et matérialistes n’ont d’autres possibilités que de rejeter l’idée même de Dieu, d’en interdire la croyance et d’en arriver à persécuter les religions. Car ne pouvant définir positivement Dieu, ils sont contraints de le faire en creux, c’est-à-dire, par ce qu’il n’est pas sous l’angle de la condition humaine. Il y a parmi les catholiques des déviances idéologiques, ces idéologues se fourvoient gravement, car ils tendent à se faire un Dieu réduit à leur seule complaisance, à leur seule nécessité ; c’est l’un des maux relevés dans les fondements de la crise moderniste qui se poursuit de nos jours.

Dès le premier verset du livre de la Genèse, Dieu, en tant que Créateur, est présent, unique et sans origine. Dieu se révèle positivement, car Il est le Grand Tout, la Cause première à tout autre cause ; Il ne peut que se révéler en tant que ce qu’Il est et c’est bien comme cela qu’Il se révèle jusqu’à l’accomplissement de sa Révélation. (Dans la religion musulmane et ses divers courants, il apparaît d’évidence que le Dieu auquel ils croient est celui d’un Dieu conforme à la culture et à la condition de l’Arabie qui n’est rien de moins que le contraire radical du Dieu de la Révélation chrétienne. Certes, Il est transcendant, mais inatteignable, fermé et à qui on interdit toute capacité à fréquenter la condition humaine, encore moins à s’incarner, c’est donc dans cette logique implacable que cette religion rejette l’idée d’un Dieu trinitaire.[1]Elle exclut la charité, elle s’exclut de la kénose trinitaire.)

 

 

LE LIVRE DE LA GENESE

Chapitre 1er

 

Les récits des origines :

Premier récit :

« 1Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. 2 La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, et l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. » (Gen.1, 1-2)

« 1 Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu.2 Il était au commencement en Dieu.3 Tout par lui a été fait, et sans lui n'a été fait rien de ce qui existe. » (Jn. Pro.)

 

L’idée générale de ce passage est l’affirmation que Dieu est la cause première de toute chose existante et de tout vivant. Il ne nous dit rien du mode ni de la manière dont le Créateur mit en œuvre la Création, mais bien qu’Il soit la volonté première de l’acte créateur. Dieu apparaît comme la Qualité indépassable qui ordonne tout le créé ce qui signifie que rien de tout ce qui existe ne peut prétendre Lui être supérieur. Cette révélation introduit l’idée que le Créateur n’a pas de cause, qu’Il est « Je suis… », l’Incréé.

 

On peut proposer toutes les théories que l’on voudra pour expliquer l’origine physico-chimique du monde, si on l’oppose à l’existence de Dieu, on a tout faux. En effet, la matière n’est pas intelligente, elle n’a pas de désir, elle ne peut donc pas se susciter elle-même. Il faut admettre qu’elle n’est pas sa propre origine et que sa cause lui est supérieure en qualité et qu’elle lui est extérieure, la cause ne peut qu’être Dieu.

 

Avec saint Jean, il apparaît que Dieu n’est pas seulement l’Unique avant toute chose, mais qu’Il est substantiellement trinitaire avant son acte de Créateur. Et que chaque Personne de la Sainte Trinité est Créateur dans l’unicité de Dieu. Mais si les Trois Personnes de la Sainte Trinité sont la Cause Unique de la Création cela signifie que l’acte créateur de Dieu procède de l’échange amoureux entre les Personnes, un échange dans lequel chacune d’Elles s’effondre en permanence dans l’autre, il s’agit de la kénose. Ainsi donc, la Création témoigne et réfléchit la vie Trinitaire en Dieu Unique.

 

Conclusion :


L’ensemble de la Création rend témoignage  en vérité de Dieu en trois Personnes : Père, Fils et Saint Esprit.



[1] On peut, sans risque de se tromper, affirmer que cette religion est, dans ses fondations, éminemment idéologique ; la religion musulmane est une idéologie qui aboutit radicalement à la réduction de Dieu et à celle de l’homme dont elle ne reconnaît pas la liberté de conscience ni l’usage légitime du libre arbitre.



09/01/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour